vendredi 14 décembre 2012

Séance n°11 : les MOOCs pour la formation au long de la vie


Voilà la dernière séance...Voici ce que j'ai retenu. Elle a pour thème le bilan et les évaluations et fait suite à la vidéo et intervention de Bruno Devauchelle. La séance a cependant beaucoup tourné autour de la pédagogie, même si les évaluations en font partie.  Il n'y aura pas d'autre introduction du thème, mais surtout des discussions et des réponses aux questions qui étaient sur le forum. Cette séance a été aussi riche sur le canal IRC #ITyPA. On a eu une surprise à la fin de la séance...

L'invité du jour : Marcel Lebrun : belge, intervient lors des colloques francophones sur l'utilisation des technologies pour enseigner et apprendre. Professeur en technologies de l'éducation et conseiller pédagogique en Belgique. À l'origine de la plateforme Claroline. J'ai remarqué qu'il aimait beaucoup faire des comparaisons et des métaphores pour exprimer ses idées.

  • Quelques réflexions suite aux questions du forum :

La question de compétences nécessaires pour le Mooc : ces compétences et celles que le Mooc ITyPA apporte sont démultiplicatrices. Comme l'écriture, la lecture et le calcul, ces compétences ne sont  pas intéressantes en soi mais elles permettent l'accès à d'autres connaissances. ITyPA est un "métamooc" : il donne accès à d'autres moocs et permet d'apprendre à se servir des mooc. Le plus grand mooc des mooc, c'est internet.

Que vont devenir les universités ? Elles ont encore des intérêts, elles sont un lieu de rencontres avec les profs, la société, permettent d'être en présence des autres. Cette question est reprise au long de la séance.

On parle des réseaux sociaux, mais ils n'ont rien de sociaux, c'est à nous de les socialiser. On a encore beaucoup de travail à faire. C'est comme utiliser un aspirateur pour dépoussiérer un tapis en tapant dessus.

  • 1er sujet de discussion : sur les outils, le positionnement de Claroline, des LMS (learning management system), et aussi des universités par rapport aux cours en ligne ouvert et aux PLE (personal learning environment))

Claroline est un LMS qui a été créé il y a 10 ans, et Marcel Lebrun est pense qu'il doit évoluer. Est ce que ça a encore du sens de faire des LMS ? Le cours magistral est dépassé (simple lecture du cours en présence de nombreux étudiants).

Pourtant, le campus a quand même une dimension sociale, donc il serait intéressant de redonner du sens au campus. Redonner la place aux apprenants qui construisent. La présence, c'est la co-élaboration. L'avenir des LMS, il les voit comme des structures médianes, des interfaces entre Internet et les PLE.

Sur le rôle des moocs : comparaison avec l'alpiniste : il ne peut pas monter plus haut si il n'a pas de crampons. Les étudiants ont besoins de référents, de critères, d'échéances. L'avenir des moocs, c'est de fournir le guide du routard d'internet, pour aller ailleurs quand on veut.

Les LMS sont des poteaux indicateurs dans des espaces de liberté.

Remarques :
Les discours en général sont souvent dans la polarisation : quand on doit parler des méthodes numériques, on ne parle que du numérique, etc. Sauf qu'il y a un continuum entre enseigner et apprendre, entre le numérique et le réel.

Il faut apprendre à apprendre, mais aussi apprendre à enseigner. Si ceci est fait dès l'éducation, dans une compétence générique du primaire au supérieur, on sortirait des études de la scolarité en étant enseignant ! Fait gagner de l'argent dans le budget de l'Etat.

  • 2ème sujet : la dimension certificative des cours en ligne. 

En parlant de l'évaluation certificative, on a fait beaucoup de dégâts ce dernier siècle : les étudiants n'apprennent pas pour apprendre mais pour réussir aux examens. Est-ce qu'on ne pourrait pas aller vers plus de formatif et moins de certificatif ? Quand l'étudiant s'inscrit pour un cursus, on devrait peut être donner un ticket à l'étudiant pour son diplôme. Quand il sortira de ce cursus, s'il n'a pas développé ces compétences il sera embêté pour travailler (ce qui devrait le motiver à étudier, et non pas les examens).

Quand on travaille par projet, l'étudiant a les compétences, et la compétence de travail d'équipe : une solution, pour remplacer le cours magistral.

Changer les méthodes de pédagogie demande beaucoup de changements, mais cela peut prendre du temps, patience. Ce n'est pas une révolution, mais une évolution.

Complément de Jean-Marie : Plutôt que de pousser à l'évaluation individuelle, on devrait évaluer les gens sur leur capacité à produire du bien commun, de travailler en groupe.

Comment on va évaluer ? Par tous les moyens possibles. On va demander aux étudiants de se co-évaluer. On peut garantir une validation des constructions individuelles et collectives ainsi.

Que les enseignants osent sortir du cadre du cours magistral avec toujours la même méthode d'évaluation ! Ce n'est pas un problème d'outil, mais plus un problème de nouvelle pédagogie et surtout un état d'esprit. On a toujours été habitué comme ça.

Au niveau du gouvernement : Construire des plans sur une portée de 10 ans ou plus.

Le nouveau rôle des enseignants ? 
Chaque apprenant devient formateur des autres étudiants avec le mooc. Les étudiants sont capables d'appréhender des matières par eux-mêmes s'ils travaillent en collaboration. Mais l'enseignant leur permet d'aller plus loin.

Crainte des enseignants qu'ils vont être remplacés par les machines, avec les xMoocs par exemple, où on peut en plus revoir le cours. Ceux qui ont peur, c'est parce que leur conception de la pédagogie n'est pas adaptée.

On ne peut plus former les enseignants comme avant, avec des cours. Il faut appliquer le principe de variété et d'isomorphie : la formation des enseignants doit être à l'image des étudiants. Ils doivent se mettre à la place des étudiants. L'apprenant, qui est aussi un être en construction, doit aussi apprendre.

C'est en réfléchissant sur les façons dont on a appris qu'on devient un meilleur apprenant.

Au siècle des Lumières, la raison a quelque part remplacé la religion. On a été trop loin. Dans les études secondaires, on arrive avec des théories, des modèles, et les étudiants reçoivent des informations désincarnées. Il faut aller vers un humanisme.


  • 3ème sujet : la formation des adultes, formation au long de la vie. 

Est ce qu'il ne faudrait pas souligner le collectif comme mode d'apprentissage pour les adultes ?

On parle souvent d'apprendre à apprendre toute la vie durant, en commençant à 24 ans, pourquoi ? On apprend à partir de 5 ans.


  • Sur l'enseignement des compétences :

Les compétences : collaborer, communiquer, exercer l'esprit critique. On a l'impression qu'il suffit d'immerger l'étudiant dans un groupe pour qu'il en tire la compétence ! De plus, comment valider qu'ils ont développé la compétence de travail d'équipe ? On le met dans l'eau et il va apprendre à nager.... Marcel Lebrun plaide vraiment pour qu'on forme aux compétences de manière explicite. Il y a de nombreux ouvrages sur le travail collectif, mais on croit que c'est naturel ! Il y a des savoirs sur les compétences.

Dans ses cours, Marcel Lebrun utilise des grilles pour construire l'esprit critique, pour le travail d'équipe, en plus du cours traditionnel. Pour les aider à communiquer aussi, il renvoie les élèves à la vidéo comique sur les 8 erreurs à ne pas commettre lors d'une présentation. (Peut être cette vidéo ?)


  • 4ème sujet : ordre et désordre dans l'enseignement

Retour sur les poteaux et les grands espaces de liberté abordés au premier thème de discussion.
L'enseignant : élément catalyseur. Accompagnateur qui mettent de l'ordre dans le désordre.

  • Dernier sujet : la conscience d'avoir des gens autour de soi est la base de la création de la collectivité.

Des systèmes ouverts avec lesquels il peut il y avoir des échanges avec l'environnement.

Surprise : pour la 1ère fois depuis le Mooc,  Christine, Jean-Marie et Anne-Céline se sont rencontrés, et ils sont dans la même pièce! (et Morgan est tout seul !)

"Au prochain Mooc alors ! A bientôt sur les réseaux !"
"Mais un cours ouvert, ça se ferme pas !"

Merci aux lecteurs patients qui auront lu mes posts sur les séances d'ITyPA, et j'espère qu'ils ont été utiles à certains. Personnellement, ça m'a aidé à faire le point sur chaque séance, en retravaillant mes notes.

samedi 8 décembre 2012

Séance n°10 - Partage d'expériences


Pendant cette séance, nous avons eu droit à de nombreux problèmes techniques : la séance a commencée en retard (10 min), les interventions de certains des invités étaient hachées, il aussi de l'écho parfois. Ceci m'a rappelé les limites des Moocs : la création d'une vidéo en direct, sur internet ne peut pas éviter les risques de manque de débit de connexion, les retard des participants, ou d'autres problèmes techniques. Finalement, il faut se dire qu'on a eu de la chance que cela ne se produise pas plus souvent.

J'ai trouvé cette séance plutôt déstructurée, peut-être à cause des dits problèmes. En tout cas, ma prise de notes (partielles) est plus une suite de remarques qu'une discussion structurée.

Pour cette séance, plusieurs participants sont venus témoigner de leur expérience des réseaux sociaux (RS) : 
- Gilles Le Page : retraité, ancien formateur pour les adultes et .... (on n'entend rien !)
- Vincent : chargé d'affaires, passionné par les (nouvelles) technologies, s'intéresse aux RS. Il a deux sentiments opposés sur les RS :  c'est le grand amour mais il ne les supporte pas.
-  Jacques : Jacques ne nous entend pas .... 
- Olivier : concepteur pédagogique pour des cours à distance, est présent sur les réseaux sociaux.
Il y a de l'écho !

A propos des réseaux sociaux :
Gilles : on n'entend rien... expérience variée, ... , ..., ... expérience sur l'AFPA, importance d'avoir un objet commun, un sujet commun : pour concerner et impliquer les personnes. Avoir une animation constante, avec du contenu technique, de l'animation mais aussi de l'humain. Il faut travailler en tant que personne dans le réseau.
Jacques a encore des problèmes techniques.

Q : Est-ce qu'on passe trop de temps sur les RS ? Comment se répartit le temps que tu passes sur tes RS ?
Vincent : Oui, on passe tous beaucoup trop de temps, compte tenu de ce qu'on y a gagné ! Ca vient avec l'expérience des RS. En fonction des RS, il y a des règles à mettre en place pour éviter d'y passer trop de temps (nombre limité de personnes qu'on suit sur Twitter, ...). Il faut se mettre des objectifs : pour Vincent, c'est la veille sur un sujet précis. Le problème de certains et que quand il n'y a pas de nouveautés, ils en créent eux-mêmes, pour être ainsi constamment occupés. Facebook aide dans ce domaine, proposant de nouveaux amis et rappelant les mises à jours des statuts des amis ("..., vous avez des notifications en absence"). Vincent est tombé dans l'obésité, avec 1000 à 1500 amis sur Facebook, pour son travail de commercial. Il est revenu sur son objectif : la veille.

Y a-t-il un côté de gourmandise dans les RS ? On en prends parce que c'est gratuit, jusqu'à écœurement.

Jacques est revenu ! : prof d'informatique à Dijon, passionné par les nouvelles technologies et la pédagogie. Jacques a du mal à ce mettre en avant sur les RS. Il ne veux pas renvoyer plusieurs fois le même tweet le même jour.
Q : Est-ce que plus le message est relayé, plus on perd en qualité ? Comment vérifier la qualité de l'info ?
Il lit toujours ce qu'il tweet. Il ne s'appuie pas sur ce que disent les autres.
Q : Quels outils utiliser pour l'apprentissage ?
Twitter pour communiquer, Framapad pour un travail collectif (avoir des traces de ce qui s'est dit pendant les réunions, faire la synthèse des séances) et Hangouts pour communiquer oralement. De plus, Vincent a monté une plateforme pour structurer l'organisation des taches.

Olivier : Pourquoi tu n'aimes pas Twitter ? 
140 caractères, ce n'est pas assez pour s'exprimer, et à la lecture des tweets des autres, ce qui y est dit est rarement intéressant
Vincent : 140 caractères, c'est peu, mais avec Twitter, on peut découvrir les hashtags, et tout le contenu événementiel. Vincent travaille avec Scoop.it, qui redistribue l'information vers les autres RS.

Q : Pourquoi les responsables des RS ont envie qu'il y ait un flux considérable et rapide ?
Pour le flux important, c'est pour vendre de la pub. Mais pourquoi un flux rapide ?

Q : Est ce que un travail en communauté durable est possible avec des gens qui ont un milieu différent ? Que deviendra la communauté ITyPA sans les séances hebdomadaires ? 

Il n'y a pas un outil qui plait à tout le monde. Il faut sans doute en utiliser plusieurs, ou en prendre un et s'assurer de trouver les gens l'utilisant qui nous intéressent.

Sur le forum, il y a une discussion autour de la question des droits : les droits dans la veille, dans la curation, sur les blogs, etc. Le minimum est de citer par qui on a eu l'info (l'intermédiaire) et citer la source. "Rendre à César ce qui est à César".

Jacques et la fête des voisins du Mooc :
La fête des voisins du Mooc a pour objectifs de rompre l'isolement, créer une dynamique pour que ceux qui sont plus loin de l'activité du Mooc rentrent dans le flux. C'est une bouée pour sauver de la noyade. Mais pour l'instant c'est un échec cuisant !
Le principe : on essaye d'organiser sur une semaine des créneaux pour faire des Hangouts entre participants.
Pourquoi un échec ? Pour Jacques, il y trois conclusions à en tirer : l'organisation est à revoir, Jacques a du mal à mettre en avant ses initiatives et ce projet arrive trop tard dans le Mooc. Ceux qui ont décroché ne sont peut être plus assez motivés pour revenir.

Les Hangouts peuvent aussi faire suite au Mooc ITyPa, après le 13 Décembre, dernière séance.

Christine : où sont les profs ?
Mais où sont donc passés tous les profs qui étaient au début du Mooc ? On ne voit pas leurs contributions à part quelques individus. Qu'est-ce qui les a dégoutés? Est-ce qui sont apprenants passifs ? Redonnez un peu signe de vie ! On avait 300 profs ingénieurs pédagogiques. Merci de donner de vos nouvelles.

Le chantier de capitalisation :
Les invités sont très impliqués dans la capitalisation du Mooc, sur les Pads, et autres outils. Christine nous appelle à la collaboration pour compléter le glossaire, finaliser la synthèse des séances. Ces appels seront relayés sur le site d'ITyPA.
Vincent : la capitalisation est une aventure enrichissante qui donne envie d'aller plus loin, de garder contact par la suite. Appel à l'aide de personnes compétentes pour faire le glossaire. Rejoignez-nous, on va pas vous manger !

Anne : est-ce que je suis fourmi ou papillon ? 
Fourmi, j'apporte une petite contribution, c'est frustrant. Papillon : je butine en toute liberté, explorant les contributions des autres.

On arrive à la fin d'ITyPA. À quand la Saison 2 ?

Cette semaine : 
- Comment j'apprends à vivre dans les RS, sans ITyPA.
- Question de bilan, comment s'est passé ITyPA. On va demander à  un regard extérieur. Vidéo de Bruno Devauchelle mercredi 12/12/12.
"Bon partage ! À très bientôt !"