jeudi 15 novembre 2012

Séance n°7 - Apprentissage social


Intervention de Frédéric Domon : fondateur de SociaLearning, un cabinet de consultants spécialisé en stratégies collaboratives. Il est également animateur du site du même nom.

Comment il a découvert le social learning : par sérendipité.

Pourquoi le social learning ?

La compétitivité entre entreprises nécessite de l'innovation de leur part. L'innovation engage toute l'entreprise et passe par la collaboration d'une diversité de profils autonomes et l'entreprise doit être résiliente (accepter le changement). Donc l'innovation se base sur la mobilisation de l'intelligence collective de l'entreprise. 
Le modèle 70/20/10 : 70% de ce qu'on apprend provient de l'apprentissage informel (--> social learning) , 20% de la famille et des amis, 10% de l'apprentissage formel.


Définition du Social Learning : Définition à travers 4 mythes à casser :

1 : Le social learning est nouveau. Albert Bandura est le premier à parler de social learning, mais l'idée avait déjà été introduite par Vygotsky.

2 : Le social learning, c'est que de l'apprentissage avec le web 2.0. Des exemples montrent que l'on peut apprendre avec les autres sans outils 2.0. Un client de SociaLearning, une entreprise de fret, voulait mettre en place des réseaux sociaux d'entreprise. En réalité, le problème de l'entreprise est qu'il y avait une séparation des "cols blancs" et des "cols bleus". Cette perte d'information au sein de cette entreprise entraînait une incompréhension entre les "cols blancs" et les "cols bleus". La machine à café est aussi un outil de social learning. Néanmoins, il est vrai que les outils 2.0 aident à refaire une communication.

3 : le social learning n'est réservé qu'aux possesseurs de savoir. 

4 : social learning = formation. On parle d'apprentissage, c'est quelque chose d'individuel. le rôle de l'entreprise SociaLearning est de créer un environnement pour que ces apprentissages peuvent se réaliser. On passe du push au pull : les participants vont créer du contenu et le mettre à disposition de la communauté (comme pour le MOOC).

L'entreprise apprenante / Social Learning 
L'entreprise apprenante a une gestion des connaissances et des savoir-faire des membres de l'entreprise : archivage des savoir-faire. Mais avec les outils récents, les savoir-faire changent rapidement. Dans le Social Learning, on passe d'une logique de contenu à une logique de connexion. On peut tout trouver sur Internet, la difficulté est de trouver les bonnes personnes qui me donneront des informations fraîches.

Le social learning s'appuie sur  4 dimensions :
Une dimension réelle, une dimension technologique (mais pas que !), une dimension individuelle (apprentissage demandant de la motivation) et une dimension collective.

Le social learning dans les Grandes écoles :
Dans les Grandes écoles, le problème est autre : si la démarche de social learning n'est pas obligatoire, l'étudiant ne le fera pas vraiment, car il suit déjà des cours.

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Questions :

a) Démocratie VS autorité : la hiérarchisation dans les entreprises est-elle compatible avec le processus démocratique du social learning ?
La mise en place du social learning fait évoluer l'entreprise. Frédéric Domon précise aux entreprises à ses clients qu'il s'agit d'un changement organisationnel, et qu'il ne suffit pas d'installer un logiciel. LEe social learning donne la parole aux employés. Le mode de fonctionnement de l'entreprise est affecté : les collaborateurs ont plus d'autonomie, prennent des initiatives.

b) Est ce qu'il y a des stratégies et des conseils  pour inciter les élèves à communiquer avec l'extérieur ? Qui doit prendre l'initiative ?
C'est à l'enseignant d'abord de développer un écosystème avec des pairs via son PKM (Personal Knowledge Management). Il doit ensuite pousser les élèves hors de leur zone de confort (-> noter)

c) Est ce que l'apprentissage informel collaboratif et le social learning sont un luxe ?
C'est un luxe de s'en passer ! Il y a 30 ans , on utilisait 70% de ce qu'on avait appris à l'école. L'année dernière, c'est tombé à 5% (donc ce n'est plus 70/20/10). Ce n'est pas à la formation de remplir le manque qui s'est fait. 70% des innovations majeures dans le futur viendront d'une collaboration forte.

d) Peut on reconnaitre /certifier ces apprentissages réalisés au travers des interactions sociales ?
Dans le cadre des apprentissage informels, il y a le VAE (Validation des Acquis de l'Expérience), mais peu de personnes l'utilisent. Pour le social learning, on n'est pas dans la même logique que les autres apprentissages. la reconnaissance passe par la reconnaissance de la hiérarchie : elle doit demander ce que les collaborateurs ont appris pendant leurs missions. Le manager de proximité doit valoriser ces apprentissages. Après, il y a des réflexions à mener avec les RH au niveau des évaluations, qui sont pour l'instant individuelles. 

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Remarque : Le temps est essentiel dans le social learning. Il faut du temps pour transformer une information en savoir.

Retour sur l'expérience du Mooc par les élèves de centrale nantes :
- de l'intérêt pour ITyPA
- les élèves regrettent de ne pas avoir plus d'interactions, mais eux-mêmes ne vont généralement pas voir les blogs des autres...
- ils n'écrivent pas de billetssur les outils parce que des ressources sur internet présentent déjà mieux les outils.

Réponse de Frédéric Domon :
On parle beaucoup d'outils, mais l'important est de se concentrer sur pourquoi on met en place un PKM. Par ailleurs, même s'il existe déjà des sites où les informations sont mieux présentées, la phase de synthèse (rédaction des informations acquises) est importante pour l'apprentissage. Quand on reformule l'information, on l'apprend mieux.

Cette semaine : Découvrons les communautés qui nous entourent

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