jeudi 22 novembre 2012

Séance n°8 - Découvrons les communautés qui nous entourent

L'invité du jour : Jean-Michel Cornu : consultant et auteur. C'est par ici pour voir son site. Cette séance a été très instructive et intéressante, par l'apport des connaissances de ce dernier. Il a utilisé un prezi, ce qui a grandement facilité la compréhension, parce qu'il parlait assez vite. Je poste ce qui m'a principalement intéressé :

Définition de la coopération à partir de l'intervention de Jean-Michel Cornu :

La coopération est une méthode d'approche différente de ce qu'on a l'habitude de voir. Elle demande une vision d'ensemble, qui s'articule autours de 28 mots-clés. Pour Commencer, il y a 4 mots clés contre intuitifs :

-  L'abondance (des membres) :
Il y a plusieurs méthodes de gestion d'un projet. Lorsqu'on travail sur un projet prévisible (étude scientifique par exemple), on essaye de ne pas gâcher les ressources qui sont rares, et pour cela, le projet est planifié. En économie, il s'agit d'agir au moment de la négociation, pour fixer un prix sur quelque chose d'imprévisible et de rare. 
En revanche, le travail en coopération fait intervenir beaucoup de membres : on est sur de l'abondance de personnes, qui sont typiquement imprévisibles. Dance ce cas, le choix s'effectue à posteriori. Par exemple, quand on pose une question à la communauté ITyPA, on ne sait pas qui va répondre, mais on joue sur l'abondance de participants. La coopération est adaptée à l'abondance. Ce n'est plus une optimisation des contraintes, mais une gestion d'opportunités.

- la taille (du groupe) :
Cette partie est tout à fait nouvelle pour moi, et m'a à la fois surprise et rassurée quant à ma participation à ITyPA. 
Dans un groupe, quelle que soit sa taille, on retrouve en général 1%  de personnes proactives (qui prennent des initiatives), 9% de personnes réactives (qui réagissent aux interventions des autres), et le reste ? 90% d'inactifs ! Mais le plus étonnant est "quelle que soit la sa taille" : si on décide de retirer du groupe tous les inactifs, les 10% restants reformeront les même statistiques... A l'inverse, plus il y a de membres dans la communauté, plus il y aura de réactifs et de proactifs : les groupes de 100 à 1000 deviennent intéressants. 
Bien sûr, le rôle de chacun n'est pas fixe ! Suivant le moment ou l'envie, on peut passer de inactif à réactif à proactif. Mais les chiffres restent les même à un instant donné. Apparemment, ils s'appliquent aussi au Mooc ITyPA. Par conséquent, plutôt que d'attendre sur l'activité d'une personne précise, il faut jouer sur la taille de la communauté. Pour les membres inactifs, la communauté doit être vu comme une opportunité et non comme un contrainte. Jean-Michel cornu revient sur ce dernier point par la suite, et c'est cette partie qui me rassure.

- convergence (des intérêts) :
Le piège est de croire qu'il faut coopérer sinon on est un "vilain garçon". Cette forme altruisme peut marcher mais ce n'est pas comme ça que fonctionne une communauté. Plutôt que l'altruisme, où on agit contre sont intérêt, le groupe doit se former autour d'un intérêt commun : mon intérêt va dans le même sens que celui de la collectivité. 
Par ailleurs, le nombre de personne qui coopère sera plus grand si on a  une vision à long terme. Lorsqu'on donne au groupe une "distance d'horizon", les participants sont plus enclin à coopérer, et moins à trahir la communauté (agir contre son intérêt).
Néanmoins, trop de convergence aboutit a un troupeau de mouton où tout le monde va dans la même direction. Il faut beaucoup de convergence, mais aussi un peu de divergence, pour explorer des voies nouvelles, et un peu de conflits, pour permettre la remise en question.

- l'implication (des membres) :
Mobilisation et implication sont différents. Jean-Michel Cornu l'explique avec le steak à cheval : la poule se mobilise : elle pond un œuf et s'en va, le bœuf s'implique : il y met du sien. L'implication demande de la motivation (apprendre, sentiment du travail bien fait, plaisir, reconnaissance ou utilité),  mais il peut y avoir des freins (problème de sécurité, manque de confiance et impossibilité de se désengager). 
Les animateurs du groupe doivent augmenter la motivation et baisser les freins, et pour former une communauté, il faut mettre en valeur le sentiment d'appartenance et diminuer le manque de confiance en soi des membres.
Motivation et freins permettent de surmonter le seuil de passage à l'acte, mais il est aussi possible de diminuer ce seuil et facilitant l'accès à la communauté (KISS : Keep It Simple and Stupid).

Le groupe dépend donc des personnes (convergence, implication), du groupe en lui-même (taille) et de l'environnement du groupe (abondance).

Jean-Michel Cornu a parlé de 28 mots-clés :  après ces 4 détaillés, en voici d'autres :
- sur l'environnement : contraintes (moteur ou frein), légitimité, échanges
- le groupe : vocation, maturité, culture
- les membres : conscience, coordination

Après vient le coté obscur de la force pour ces mots-clés : les conflits (difficile à gérer), la désimplication (avec EPM : "et puis merde" qui montre la désimplication), agression (perte de confiance, peur, colère) et incohérence (parfois bien mais en général négatif).
Encore 12 mots-clés :
- environnement : documenter, produire, événement, échelle
- groupe : démarrer, faire-vivre, conflit, auto évaluation
- membres : intégrer, comportement, infobésité, positionnement

Pour plus de détails aller sur http://site-coop.net/cooperation28/

Deuxième partie de la séance :

Après cette dense partie informative, Jean-Michel Cornu a répondu à plusieurs question. Sa réponse à la dernière m'a bien fait rire : il parle de sa participation à ITyPA, qui était pour l'instant inacive. Mais ce n'est pas pour autant qu'il culpabilise : "J'ai rien foutu (...)  je suis très fier de moi". Et même et étant très peu actif, des sujets l'ont intéressé, il a appris quelque chose, il a gagné quelque chose. Il voit bien ITyPA comme un opportunité, et non une contrainte. La communauté ITyPA lui répond même à des questions qu'il ne lui a pas posé !

La fin de la séance portait sur les productions de cette semaine, le fait que les médias sont en train de s'approprier le principe des Mooc, et l'introduction de la semaine suivante, qui portera sur les réseaux sociaux.

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